Le Déménagement : heureux dénouement

Le 13 juillet dernier, le Tribunal Administratif de Paris a annulé la demande de la Direction Administrative Pénitentiaire, que soient floutés les visages des détenus pour la diffusion télé du film documentaire « Le déménagement » de Catherine Rechard, produit par Candela Production.
Le Tribunal Administratif a confirmé par cette décision que la DAP ne peut, sur une question de principe ôter arbitrairement aux détenus, le droit disposer de leur image.

C’est Etienne Noël avocat spécialiste du droit pénitentiaire qui a déposé le recours en excès de pouvoir au Tribunal Administratif. Il a fait valoir à la fois le droit des détenus à montrer leur visage s’ils le souhaitent et celui des réalisateurs qui travaillent en prison de pouvoir respecter le souhait des personnages qu’ils filment.

La décision de Tribunal administratif va à l’encontre du règlement interne que la DAP veut faire passer pour le droit.
Malgré cette décision, l’accès du public aux visages des personnes détenues ne sera pas facilité pour autant, la DAP continue de s’opposer à la représentation des visages des détenus en empêchant la réalisation de films et de photographies.
Les autorisations de tournage – pour les reportages comme pour les films documentaires – continuent d’être accordées contre l’engagement des auteurs de rendre anonymes les détenus. La plupart des auteurs, artistes, réalisateurs, photographes qui ne remettent pas en cause ce diktat de la DAP l’intègrent à la création comme une forme de contrainte.

Face à la détermination de la DAP – puis du précédent ministre de la justice – à empêcher la diffusion télévisuelle de ce film, de nombreux collectifs et associations se sont associés à la réflexion : associations militantes pour les droits des détenus et professionnels de l’image, documentaristes, producteurs, journalistes, rejoints par des parlementaires.
La SCAM a été partie prenante dans cette bataille, apportant son aide à plusieurs niveaux de démarches.
Les documentaristes d’ADDOC ont été très présents tout au long de cette année ; ainsi que l’OIP, Ban public, les Robin des Lois, le SPI, la SRF…
En Bretagne, la mobilisation a été très importante, avec l’organisation de nombreuses projections et débats.

Les mésaventures du film documentaire « Le déménagement » auront apporté un peu de visibilité au débat sur la représentation des personnes détenues, sur leur disparition aux yeux des citoyens et les conséquences de l’image fantasmée qui résulte du floutage systématique des visages.

Le site Internet du film www.ledemenagement-lefilm.com, continue de réunir les informations sur le sujet.
Pour approfondir, vous pouvez également vous rendre sur le blog d’Etienne Noël

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