Oui, la culture est ESSENTIELLE
Communiqué d’Addoc – 9 décembre 2020
Addoc demande la mise en place de mesures d’urgence pour les auteur•rices et réalisateurs•trices de documentaires
En mars dernier, le chef de l’État Emmanuel Macron jurait « que personne ne serait laissé sur le bord du chemin ».
Difficilement les intermittents du spectacle obtenaient « l’année blanche », encore plus difficilement les artistes auteurs sans numéro de Siret pouvaient postuler au Fonds de Solidarité Nationale mis en place par le gouvernement.
Puis vint le second confinement. Allégé peut-être, mais pas pour la culture !
Nous le savons depuis mardi 24 novembre : le 15 décembre, les lieux culturels devraient pouvoir rouvrir. Évidemment nous nous réjouissons que les plasticien•nes voient les galeries réouvertes, les musicien•nes puissent à nouveau jouer, les danseur•euses danser, les comédien•nes et les metteur•es en scène exercer. Les cinémas vont à nouveau projeter des films.
Tout n’est pas réglé pour autant. Qu’en est-il du travail des auteur•rices et réalisateur•rices de documentaires ? Des questions épineuses demeurent.
Que dire des films documentaires ou de fictions dont les dates de sorties étaient prévues ces dernières semaines ?
Que dire des tournages de films qui ne peuvent avoir lieu, car les visages masqués ne rentrent pas dans la dramaturgie du récit ; et/ou bien parce que nous refusons de faire prendre des risques sanitaires aux protagonistes ?
Quid des repérages, des écritures, des mises en production décalées, sans perspectives, voire arrêtées ? Des tournages prévus à l’étranger annulés ou reportés sine die ?
Novembre est traditionnellement le mois du documentaire. Partout dans les petites et grandes villes, des documentaires de création sont alors projetés dans les médiathèques, les ciné-clubs, cinémas d’art et d’essai, projections relayées par nombre d’associations.
Ce rendez-vous incontournable du documentaire rassemble de nombreux spectateurs qui ont soif de voir autre chose.
Bref en général en novembre, nous accompagnons nos films et animons des débats rémunérés. Au vu de la précarité économique des artistes auteurs, les revenus de cet événement sont considérables.
Or le mois du documentaire a été en grande partie annulé.
Nous demandons donc que les mesures suivantes soient prises d’urgence :
Au ministère du travail de prolonger l’année blanche, le temps que notre filière se rétablisse. Et que le Fonds de Solidarité Covid pour les artistes auteurs soit prolongé de la même manière.
Au ministère de la culture et au CNC de prévoir une augmentation et un renforcement des aides à l’écriture, au développement pour le documentaire. De prendre en compte la demande que les auteur•trices de documentaire soient éligibles à l’aide à la conception. Et surtout de revoir à la hausse le Plan de relance des filières du cinéma et de l’audiovisuel suite au second confinement en particulier à destination des auteurs•trices.
Au CNC que les films dont les sorties ont été annulées ou impactées en raison du confinement bénéficient d’un soutien afin qu’ils puissent être correctement exposés, aide fléchée sur les films classés Art et Essai qui sont le plus en difficulté.
Aux pouvoirs publics, aux services de l’État, d’indemniser les réalisateurs et réalisatrices qui devaient montrer leur film pour les séances annulées, à la hauteur des tarifs pratiqués des médiathèques.
Aux pouvoirs publics de réarmer financièrement le fonds professionnel auteurs•rices de l’Afdas, qui ne peut plus prendre en charge aucune formation depuis la mi-novembre.
L’atelier Politique d’Addoc