Filmer le pouvoir : quels scénarios, quelles mises en scène ?

Une rencontre proposée par Addoc avec Omar Amiralay.

Dans L’Homme aux semelles d’or, Omar Amiralay affronte doublement la question. En choisissant de filmer un homme politique (Rafik Hariri), Omar Amiralay donne à voir le rapport de forces (de pouvoir) qui circule entre filmé et filmeur.

Dès le début du film, le cinéaste fait état de la difficulté, voire de l’impossibilité, de filmer son personnage principal. Il défait le scénario de l’homme politique, pour en reconstruire un autre, en partageant ses doutes avec le spectateur.
Le film se décentre : l’interrogation sur le contenu et le sujet glisse vers l’interrogation sur la forme, et le dispositif de mise en scène.

Que filme le cinéaste, semble dire Amiralay ?

Le réel, ou sa relation au réel ? Qu’il soit politique, médiatique, économique ou autre, le pouvoir n’a ni forme particulière, ni contours précis. Il est le rapport de forces, par nature invisible, ou l’exercice d’une action sur une autre. Le pouvoir incite, induit, rend facile ou difficile, élargit ou limite, rend plus ou moins probable… Il s’exerce en tant que force capable de créer une accélération ou une décélération d’une action ou d’un mouvement.

En ce sens, le concept de pouvoir est très utile pour saisir (et filmer) le mouvement d’une situation. Utile, sans doute, pour comprendre la relation « filmé-filmeur ».

Nous travaillerons avec Omar Amiralay et avec les spectateurs sur la « mise en scénario » du réel et son rapport aux pouvoirs. Nous confronterons témoignages et pratiques à l’aide d’extraits de films qui serviront d’exemples de la diversité des démarches, avec l’aimable participation de Jean-Louis Comolli.

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