Présence visible et invisible du passé dans le cinéma documentaire.

Une rencontre proposée par Addoc avec Klaus Wildenhahn, Gisela Tuchtenhagen, Anja Unger et François Caillat

et des extraits de leurs films :

  • Trois Soldats allemands (super 16 et super 8, 75 min, 2001) de François Caillat,
  • Promenades entre chien et loup (super 16, 94 min, 2004) de Anja Unger,
  • Der Hamburger Aufstand. Oktober 1923 (Témoignages – souvenirs sur l’insurrection de Hambourg) de Klaus Wildenhahn, Gisela Tuchtenhagen, et Reiner Etz ( 116 min, 3 parties, 1971).

La fidélité aux faits historiques est au principe même de Témoignages – souvenirs sur l’insurrection de Hambourg, documentaire de Reiner Etz, Gisela Tuchtenhagen et Klaus Wildenhahn réalisé en 1971. Le film évoque l’insurrection communiste, sa répression brutale et ses conséquences sur l’histoire du pays. Cannes 1972, Louis Marcorelles écrit « les auteurs, avec des moyens modestes mais une rigueur monacale, confrontent passé et présent à travers le témoignage des survivants. L’histoire renaît sous nos yeux en un ouvrage difficile d’approche, dont le spectateur doit devenir, en quelque sorte, le co-auteur. » Comment les cinéastes travaillent-ils le lien entre les insurgés d’alors et les spectateurs d’hier et d’aujourd’hui ?

« En Allemagne, le passé ne veut pas passer » affirme la réalisatrice Anja Unger, « impossible de faire un film qui questionne l’identité allemande sans regarder en arrière ». Mais Promenades entre chien et loup ne veut pas être un film historique, plutôt « une fantaisie filmique », selon une expression que la réalisatrice emprunte à l’univers de la musique classique. « J’ai considéré l’héritage culturel allemand comme le matériau brut dont je pouvais m’inspirer pour évoquer le passé » précise-t-elle encore. Comment la réalisatrice explore-t-elle le rapport entre imaginaire et passé ?

Dans Trois Soldats allemands, François Caillat filme les paysages et les lieux de telle sorte qu’ils révèlent toute la dimension humaine de leur histoire. Une démarche qui traverse toute son oeuvre et qu’il résume ainsi : « je souhaite faire apparaître, sous le réel documentaire, un autre réel. Présent mais très ancien, infiniment passé. Je souhaite parler d’un monde qui ne se confonde pas avec celui que raconte le film : son arrière monde, son double, l’écho qui lui donne sens. D’une certaine manière, je cherche à dialoguer avec les morts. Non pour les faire parler, mais pour instaurer avec eux une parole où nous serions à part égale. »

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