Une rencontre organisée par Addoc

avec les cinéastes Simone Bitton, Ariane Doublet et Pierre Boccanfuso.

Le titre de ce débat vient d’une réflexion de Robert Kramer : « Le cinéma, je sais bien pourquoi je l’ai adopté… Pour qu’il m’apprenne à toucher inlassablement du regard à quelle distance de moi commence l’autre ». La relation entre le cinéaste et la personne filmée est, bien entendu, une question-clé pour beaucoup d’entre nous.

Comment ce rapport à l’autre est-il vécu, de près ou de loin, comment s’inscrit-il dans le film, comment est-il transmis au spectateur ? Les défis assumés par le documentariste sont justement de rendre vivantes l’image et la parole d’autres personnes, de les situer dans un champ et un contexte donnés, de les faire partager par les spectateurs de son film. On interroge souvent les motivations du cinéaste : quand il sollicite la présence et le témoignage d’une personne, le fait-il pour comprendre, pour transmettre un message, pour séduire l’autre, pour le mettre en cause? Mais pourquoi l’autre accepte-t-il de répondre ?

Où commence l’autre ? se déploie sur trois champs : le social, le politique et l’ethnologique. Mais ces champs ne sont pas clos et les films débordent souvent de leurs lisières. Ainsi, le cinéaste ethnologue arpente fréquemment les champs du social, du politique, du religieux. Et quand on filme les protagonistes d’un conflit social, les facteurs économiques et politiques se manifestent d’emblée.

Notre débat s’articule à partir de pratiques de cinéastes, et notamment de :

  • Simone Bitton dont les films questionnent l’histoire et le conflit du Proche-Orient (Mur, Rachel).
  • Ariane Doublet qui défriche les champs de Normandie (Les Terriens, Les sucriers de Colleville).
  • Pierre Boccanfuso qui vient de Provence et filme aux Philippines, au sein d’une ethnie Palawan (Les deux fils du Chaman, Le Chaman son neveu… et le capitaine).
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