L’INA vient de publier un important dossier sur le documentaire.

L’introduction du dossier :

Le documentaire est un genre populaire, essentiel dans des sociétés en quête de repères et de décryptages, mais de quel documentaire s’agit-il?

Si le documentaire puise ses racines dans l’histoire du cinéma, ses évolutions sont majoritairement liées au média télévisuel.
Comment, dès lors, définir ce « cinéma du réel » qui est devenu un genre multiforme indispensable pour alimenter les grilles de programmes des chaînes de télévision ? Car les frontières avec d’autres genres audiovisuels, information, fiction, divertissement, semblent de plus en plus floues.

Analyser le documentaire, c’est non seulement essayer de le définir, mais aussi parler de ses conditions de financement, de production et de diffusion.
Valorisé à la télévision dans années 1960, puis marginalisé, le documentaire d’auteur a retrouvé dans les années 1980-1990 une nouvelle vitalité avec la création d’Arte et du Compte de soutien aux industries des programmes audiovisuels (Cosip) par le CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée).
Qu’en est-il aujourd’hui, dans un paysage audiovisuel dont la transformation s’est accélérée, avec le développement des chaînes thématiques et de la TNT et d’Internet ? Comment les acteurs en lice, auteurs-réalisateurs, producteurs indépendants, diffuseurs, interagissent-ils ?

Le poids prépondérant des chaînes dans le financement du genre, l’accroissement de l’offre éditoriale et la quête d’audience génèrent le risque d’un certain formatage. Mais si le documentaire télévisé adopte des contours de plus en plus hybrides, le cinéma documentaire reprend du lustre en salle et dans divers circuits, tandis que de nouvelles écritures sont expérimentées sur des plateformes web.

Les contributions à ce dossier, acteurs du documentaire, chercheurs et formateurs, apportent leur regard sur le système français et ses enjeux économiques, artistiques et culturels, dressant le paysage d’un genre multiple et très vivant — enseigné au plus haut niveau — et d’un riche tissu créatif, à Paris comme en région, qui occupe une place originale sur un marché mondial en expansion.

Novembre 2013 – 254 pages

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