Les intermittents du spectacle : enjeux d’un siècle de luttes
Mathieu Grégoire, La Dispute, 2013, 14€
Comment garantir des revenus stables à des salariés à l’emploi instable ? Cette question, essentielle pour le salariat contemporain, les intermittents du spectacle se la posent en France depuis longtemps.
De leur premier mouvement social en 1919 à la lutte actuelle pour la défense de leur régime d’indemnisation, les intermittents n’ont cessé de se battre pour que l’instabilité de leur emploi ne signifie pas précarité de leurs revenus et de leur protection sociale.
Quelles stratégies ont-ils développées, tout au long du xxe siècle, pour « vivre de leur métier » ? Comment et pourquoi le régime des intermittents du spectacle a-t-il été mis en place ?
Pour quelles raisons les salariés concernés se battent-ils pour le défendre ? Mathieu Grégoire, maître de conférences en sociologie à l’université d’Amiens, examine ici de nouveaux possibles entre plein-emploi et précarité.
À l’heure où l’emploi est de plus en plus flexible et le reflux du chômage de masse un horizon de moins en moins crédible, l’expérience des intermittents peut intéresser tout le salariat. Leur régime ne peut-il pas en effet constituer un modèle alternatif pour repenser les droits des salariés à l’emploi discontinu ?
Table des matières
Introduction
Chapitre premier. La corporation comme horizon d’émancipation (1919-1936
Affirmer la souveraineté syndicale sur le marché du travail
Fermeture professionnelle ou syndicalisme obligatoire ?
Les géométries incertaines des identités et des solidarités.
La solidarité comme seul rempart au marché
Chapitre 2. L’emploi comme horizon d’émancipation (1936-1979)
Instituer le travail dans l’emploi
Promouvoir le plein-emploi de tous et de chacun
Faire correspondre travail et emploi
Les apories d’un horizon d’émancipation par l’emploi
Chapitre 3. La socialisation comme horizon d’émancipation (1979-…)
Le régime des annexes VIII et X de l’Unédic : genèse et développement
Nouveaux acteurs, nouveaux discours
Potentialités émancipatrices et limites de la socialisation
La crise de 2003, ou la socialisation en question
Conclusion