Web-rencontre #4
Le montage, un enjeu crucial pour le documentaire de création
Rencontre proposée par Addoc, suivie d’un échange avec le public, le jeudi 6 février à 10h.
Pour la quatrième web-rencontre d’ADDOC, nous invitons des monteurs·euses et des réalisateurs·trices de films documentaires à parler de leur travail commun, le·la monteur·euse étant souvent celle ou celui qui collabore le plus longtemps avec le·la réalisateur·trice.
Le montage est aussi le moment où se posent pour la dernière fois, les questions de narration et de dramaturgie et où se fixent définitivement la forme et la structure du film.
Nous parlerons avec nos invité·es de ce qui a déterminé le choix du monteur ou de la monteuse ? Quelles méthodes ont-ils·elles inventé ensemble pour travailler sur le film ? Y a t-il eu différentes étapes dans le travail, lesquelles ? Que faire si on est « en panne » en montage ? Enfin, quand sait-on que le montage d’un film est terminé ?
Une rencontre avec :
- Claire Atherton*
- Karen Benainous*
- Luc Decaster*
- Daniela De Felice*
La discussion sera modérée par Alexandre Hilaire, Isabelle Ingold et Marion Lary.
* Claire Atherton est monteuse. Elle est née en 1963 à San Francisco, puis a grandi à Paris. Passionnée par la philosophie taoïste et les idéogrammes, elle s’oriente vers des études de langue et civilisation chinoises avant de se tourner vers le cinéma. En 1981, elle intègre le Centre Audiovisuel Simone de Beauvoir comme technicienne vidéo, et travaille notamment avec Carole Roussopoulos. En 1984, elle rencontre Chantal Akerman, à l’occasion du film Letters Home avec Delphine et Coralie Seyrig. C’est le début d’une collaboration de 30 ans sur les films et installations de la cinéaste, jusqu’à ses dernières œuvres No Home Movie et Now. Elle collabore par ailleurs avec de nombreux cinéastes et artistes de différents horizons, tels Luc Decaster, Noëlle Pujol, Éric Baudelaire ou Wang Bing. En 2019, le Festival International de Films de Locarno lui décerne le Vision Award Ticinomoda.
* Karen Benainous est une monteuse française spécialisée dans le montage de longs métrages documentaires. Elle a étudié le montage à l’Institut des Arts de Diffusion et a poursuivi sa formation avec un Master en Cinéma à l’Université Paris 8, où elle s’est intéressée aux formes cinématographiques de la mémoire dans le documentaire.
Depuis 2011, elle a collaboré à de nombreux projets. Parmi ses films figurent notamment : Bovines (2012) d’Emmanuel Gras, Pauline s’arrache (2015) d’Émilie Brisavoine, Makala (2017) d’Emmanuel Gras, L’Île au trésor (2018) de Guillaume Brac, Petites danseuses d’Anne-Claire Dolivet (2021), Un Peuple d’Emmanuel Gras (2022), Zinder (2022) d’Aïcha Macky et Maman déchire d’Emilie Brisavoine (sortie février 2025). Elle travaille actuellement sur le prochain film de Manon Ott et Grégory Cohen, Par delà les Montagnes produit par TS productions.
* Luc Decaster a grandi à Saint-Nazaire, « capitale des constructions navales ». Pendant son adolescence durant laquelle il prépare un Brevet Industriel de chaudronnier, il est marqué par les grèves dures, les affrontements des ouvriers des chantiers de l’Atlantique avec les CRS. Devenu dessinateur industriel chez Chausson en région parisienne, derrière le mur du bureau d’études, il découvre le taylorisme dans les ateliers de presses : les mains calleuses, les visages creusés des OS à la chaîne. Parallèlement, il entreprend des études d’histoire et se spécialise dans les recherches sur le mouvement ouvrier. Puis, il devient professeur d’histoire. Il suit pendant ces années les interventions de Jean Douchet à la cinémathèque et à Jussieu. En 1991, il quitte l’enseignement et réalise ses premiers films autour d’Argenteuil où il réside : des films qui évoquent, sans compassion, des bribes de vies de gens qui lui sont proches. En 2022, il a réalisé Le chant des oubliés, sur la destruction de l’usine Semperit d’Argenteuil.
* Daniela de Felice est née à Milan en 1976, elle y étudie le dessin et l’histoire de l’art, puis à 17 ans elle quitte l’Italie pour suivre des études de «Narration visuelle» à Bruxelles. Depuis 2000 elle vit et travaille en France où elle réalise des films sélectionnés et primés dans de nombreux festivals internationaux. Casa, Libronero, Ardenza, Mille Fois Recommencer… En 2022, son travail et celui du cinéaste Matthieu Chatellier font l’objet d’une rétrospective à la Cinémathèque du Documentaire au Centre Pompidou à Paris.
Daniela de Felice est aussi monteuse, notamment, de Voir ce que devient l’ombre, Doux Amer, La Mécanique des Corps, Nos Forêts de Matthieu Chatellier, À travers Jann de Claire Juge, La Dernière Énergie de Laura Petitjean.