« La télévision publique doit résolument se positionner comme le lieu de la prise de risque, de l’innovation et de la recherche. France Télévisions pourra ainsi se doter d’un service de la recherche, de l’innovation et du développement disposant de moyens de production appropriés. » Commission Copé pour la nouvelle télévision publique, rapport de méthode.

Etonnant de la part d’une commission mise en place par un pouvoir qui, par ailleurs, n’a de cesse de s’attaquer à la dimension émancipatrice de la culture ! Comme à la proposition d’une télévision sans publicité, nous ne pouvons qu’être tentés de répondre « chiche ».

Que la Commission Copé en arrive à dégager une telle piste n’est pas exactement dû à quelque étourderie mais plutôt au sentiment de vertige qui semble avoir assailli les membres de la commission devant la saturation d’images fragmentées pour des publics parcellisés qui se met en place. L’évidence s’est imposée qu’une télévision publique ne peut n’avoir d’autre sens que celui d’un espace de référence pour une communauté de spectateurs, la place publique où s’expriment les courants qui traversent une société, un bien commun.

Et c’est là que nous, cinéastes documentaristes, précisément parce que nous ne tendons pas un miroir au monde mais le reconstruisons dans un regard impliqué, avons peut-être un rôle spécifique à jouer.

Alors, réfléchir à ce que pourrait ouvrir comme pistes un espace de création dans le quel pourrait se refonder le triangle réalisateur-producteur-diffuseur comme le nécessaire équilibre entre le désir d’un film, sa mise en œuvre et sa diffusion. Au sein d’une télévision populaire pourrait ainsi s’inventer un rapport dynamique aux différents courants de la création documentaire, un enrichissement réciproque, une télévision de l’offre et non un tuyau de plus. Un enjeu de société, notre bien commun.

Prenons le risque de rêver ensemble, c’est toujours moins dangereux que d’accepter l’ordre du monde tel qu’il est !

Rencontre ouverte à tous, animée par les membres d’Addoc ; en présence de Frank Eskenazi, producteur, membre du ROD et Claude Guisard (sous réserve), producteur, ancien directeur des programmes de création et de recherche de l’INA.

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