Dans la nuit du 20 au 21 mars 2014, un « accord » relatif à l’indemnisation du chômage a été signé entre le Medef/CGPME/UPA et la Cfdt/Cftc/FO.
Cet « accord », issu de négociations de couloirs, préserve les bénéfices du patronat sur le dos des précaires et des plus démunis. En faisant payer le déficit de l’Unedic par les bas salaires, les précaires et les intérimaires, le principe même de l’assurance-chômage, fondée sur un système de répartition des actifs vers les inactifs est remis en cause.
Certes, les annexes 8 et 10 sont maintenues, mais à quel prix?
Concernant les salariés, artistes et techniciens, le nouveau calcul de la carence (franchise) est emblématique de la nature de la réforme : ce différé de paiement annoncé comme une incitation au retour à l’emploi est proportionnellement plus favorable aux revenus élevés : moins on gagne plus le différé sera élevé ( un comble!).
Quant au plafonnement mensuel de cumul salaire + indemnités à 5475,75 euros brut mensuel, il touchera moins de 3% des intermittents indemnisés (rappelons que les revenus mensuels de la grande majorité des intermittents sont inférieurs à 2000€ brut).
Il est également prévu une augmentation de 3% des charges patronales, une mesure qui aura un lourd impact économique sur le secteur culturel et touchera de plein fouet les petites structures (compagnies, petites productions audiovisuelles, festivals…).
Dans cet « accord » les intérimaires sont purement et simplement sacrifiés, les intermittents très sévèrement touchés.
Dans un secteur de l’audiovisuel et du cinéma déjà fragilisé, ces mesures vont accentuer la précarité des artistes et techniciens qui le font vivre et tarir ainsi la source de sa vitalité. Pourrons-nous encore vivre de notre métier et faire des films qui offrent un autre regard sur le monde ? Le gouvernement, élu sur des aspirations sociales, a-t-il conscience qu’il s’agit-là d’une dégradation annoncée de notre patrimoine culturel ?
Addoc, association de documentaristes, demande au Ministre du Travail de ne pas agréer cet accord et de prendre en compte les propositions viables émises par le Comité de suivi*.
Elle demande également l’ouverture de réelles négociations qui permettront la mise en place d’un dispositif équitable pour tous les salariés.

* Le comité de suivi réunit les organisations suivantes: ADDOC (Association des cinéastes Documentaristes), Coordination des Intermittents et Précaires, Fédération des Arts de la rue, Fédération CGT Spectacle, Société des Réalisateurs de Films, Collectif des Matermittentes, Les Scriptes Associés (LSA) et les Monteurs Associés (LMA), Recours Radiation, SUD Culture Solidaires, SUD Spectacle, Syndicat du cirque de création, Syndicat des Musiques Actuelles, SYNAVI, SYNDEAC, TIPPI (Truquistes Infographistes de la Post-Production Image associés), UFISC, Union des Créateurs Lumière.
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