Compte-rendu des tables rondes

Mardi 22 août :
➤ Liberté de création et ingérence des élu·e·s

La table ronde organisée par la Boucle documentaire visait à débattre d’atteintes répétées à la liberté de création dans des commissions d’aide en Région.

Au nom de « valeurs républicaines » qui ne seraient pas respectées ou pour ne pas froisser l’extrême droite, de plus en plus d’élu.e.s se donnent le droit d’écarter des projets de films qu’ils ou elles jugent politiquement sensibles.
La Boucle documentaire et AURA-AURA (réalisateur.rice.s en Auvergne-Rhône-Alpes) ont proposé de remettre en perspective et d’interroger ces atteintes graves à la liberté de création dans le cinéma documentaire en s’arrêtant sur deux cas concrets, en Occitanie et en Région Sud, ainsi que sur le contrat d’engagement républicain imposé par la Région Auvergne-Rhône-Alpes aux sociétés de production sollicitant une aide.

L’occasion d’initier la rédaction d’une charte en posant les bases d’une réflexion plus ample sur le rôle du soutien régional à la création, sur les moyens de mieux garantir l’indépendance des commissions professionnelles et protéger le droit fondamental à la liberté de création des auteur·rice·s.

L’ingérence des élu·e·s dans les commissions d’aides a rassemblé une soixantaine de personnes et s’est conclue sur la nécessité d’élaborer une charte de bonne conduite entre État/Régions/CNC.

Ont participé :
Marie-José Mondzain, philosophe et spécialiste des images, Jean-François Mary, avocat à la cour, tous les deux membres de l’Observatoire de la liberté de création,
Bertrand Chanal, producteur en Auvergne Rhône Alpes, Chantal Dubois, productrice en Occitanie, et Daniel Kupferstein, auteur-réalisateur (Regard’Occ), professionnel.le.s en région directement concerné.e.s par l’ingérence des élu.e.s. 
Laure Vermeersch (ACID) et Antoine Dubos (AURA-AURA) étaient modérateur·ices. 

Deux autres tables rondes professionnelles ont également sollicité des membres de la Boucle documentaire et d’Addoc.

Mercredi 23 août :
➤ Un syndicat du documentaire est-il possible ?

Une table ronde initiée par Jacques Pelissier, distributeur Juste Doc et Guillaume Massart, réalisateur-producteur Tryptique films, avec Laurie Lassalle, réalisatrice (SRF) et Marion Lary, réalisatrice (La Boucle Documentaire et Addoc).

Il s’agissait de tenter de construire un front commun à l’intérieur de la filière professionnelle, pour lutter ensemble contre la précarité que nous rencontrons tous·tes et à tous les niveaux dans la fabrication et la diffusion des films documentaires.

Une cinquantaine de participant·e·s et la conclusion que l’union s’impose et que nous devons trouver des intérêts et des revendications communes.  

Une proposition d’états généraux du documentaire a surgi et il est question de se revoir en novembre pendant les Rencontres Documentaires de Périphérie à Montreuil.

Jeudi 24 août :
➤ État des lieux des conditions de travail de celles et ceux qui œuvrent à la diffusion du cinéma documentaire et de sa rémunération

Cet échange a réuni Laurent Blois du Spiac-CGT, Manuela Frésil, réalisatrice (La Boucle Documentaire et Addoc), Claire Lassole (Vidéodrome 2 à Marseille) et Julie Lavigne (Sous les écrans la dèche). 

Il s’agissait d’aborder et de visibiliser les conditions de travail et de salaires des travailleur·euse·s des festivals qui enchaînent les contrats courts ; des salarié·e·s des plateformes ou d’associations de diffusion soumis à la pression économique de leurs structures ; ou encore des cinéastes, critiques, théoricien.ne·s qui accompagnent les films de salles en salles, souvent gratuitement. 

Réunissant divers acteurs et actrices représentant la diversité des métiers de ce champ professionnel, la rencontre a voulu dépasser le simple constat et travailler à une convergence et à des propositions visant à la pérennité de la filière qui ne peut faire l’économie de conditions de vie dignes pour celles et ceux qui la font vivre.

Laurent Blois a proposé de travailler à élaborer une convention collective du secteur pour régulariser les salaires. 

Les futurs états généraux du documentaire que nous allons travailler à mettre en place devront tenir compte de la convergence et du rassemblement qui s’est exprimé. 

Compte-rendu rédigé par Marion Lary

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